De nos jours, se tortiller sur la danse des canards, à moins d’avoir un
coup dans le nez, c'est devenu impossible. A mon grand désespoir.
Parce qu’aujourd’hui, il faut se tenir dans le rang, et arrêter de "se taper la honte". Eh oui. Il faut
rentrer dans le moule, et quand on n’y est plus, on se le fait dire. « Tu
t’tapes la honte ».
Je ne sais pas combien de fois je l’ai entendu
ça tient.
Dès que mon pull Donald, un
manteau rose ou mes cache oreille à poil étaient de sorti, c’était parti pour dix minutes de
« Non mais, tu fais ce que tu veux, mais bon, comment dire… ». Ne le
dis pas, ce sera tout aussi bien.
Pourquoi ?
Pourquoi ce besoin d’être noyé dans une masse
pas drôle, qui ne sourit pas, qui est pressée et qui t’envoie bouler quand tu
demandes un truc ? (Comment ça, quoi, mon petit doigt me dit que je viens
de décrire parfaitement le parisien ? Nooon ?!)
Et puis depuis deux saisons, c’est le retour du
ridicule, renommé ridicool pour l’occasion. Et vas y que je sors des couleurs
fluo, et que les Disney sont in da place et bla bla bla.
Les mêmes qui n’osaient plus marcher dans la
rue à vos côtés, sont les mêmes qui arborent une moustache tatouée sur leur
doigt ou qui portent des baskets à ailes, designée par ???
Faux culs.
Bref, le retour du ridicool. S’il y a bien une
tendance que j’avais espéré, c’était celle là.
Désormais, le vendredi soir, on va danser sur
de la musique des années 80, Céline Dion et Emile et Image sont dans le vent.
Les chansons pipi caca prout reprennent du galon, et moi, j’aurais presque
envie de balancer au feu mes sweats à paillettes. Et de danser à poil autour du
feu, histoire de voir si je peux lancer une nouvelle mode.
Désormais, les gens rient dans la rue. Moi
quand je croise quelqu’un d’un peu rigolo, je lui souris. Si c’est un vrai cool
il sourit aussi. Du coup, j’ai souvent l’air con à sourire seule.
Depuis, on va au bowling ou au karaoké, en
chantant comme des casseroles sur du Lio. « Les brunes comptent pas pour
des prunes lalalala » (Je reste brune, dans le tout fond fond de mon âme).
C’est en lisant un magazine de mode, Elle Québec pour ne pas les citer, que
j’ai pris conscience de l’évolution de notre pensée depuis le retour du
ridicool.
On est beaucoup plus insouciant, on rit, on
apprend se détendre un peu.
On avait presque oublié qu’une bonne vieille
chanson, d’un bon déguisement nous procurait tellement de bonheur.
Déguisez vous qu’ils disent à l’igloofest. Et
quand vous voyez un espèce de bibendum tout droit sorti des Bronzés font du
ski, et bien mine de rien, ça fait du
bien.
Et quand votre copine Jacqueline s’égosille à
chanter sur les Rita Mitsouko, alors qu’elle a une voix de crécelle et quatre
temps de retard, mais que vous la siffler quand même en lançant des
« Woooouuuu tu déchiiiires ».
Ou qu’à un anniversaire tout le monde danse sur
Cotton Eye Joe ou la Macarena. Il n’y a plus de ridicule puisque nous sommes
tous pareil. Sauf le geek qui se réveille et ne connaît pas la choré (de la
mort).
Mais le problème majeur, avec les tendances
c’est qu’elles la jouent à la Cloclo :
« Ca s’en va et ça revient ». Mais ça
revient tous les vingt ans, et à ce rythme, ceux sont mes enfants qui me diront
que je leur fais honte avec mon Tshirt moustache de chez Zara collection 2010.
Pour finir, voilà ce que je répond quand on me
dit que je devrais penser à me planquer : « Le ridicule ne tue pas,
et tout ce qui ne me tue pas me rend plus forte ».
Tu as bien raison, si on devait penser à ce que chacun dirait si l'on mettait ça ou ça, on aurait pas fini d'hésiter!
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