Désormais, le vendredi, j'ai décidé de parler. Oui parler. Parce que j'imagine qu'au bout d'un moment vous voir parler de mes fesses, ça suffit. On est d'accord. Les fringues c'est bien? Réfléchir c'est mieux. Je tente.
Enfermée à domicile
Si seulement je pouvais être la
prisonnière de barbe bleue, si seulement.
Oui moi, la fille sans volonté
qui est capable de revenir avec deux paires de chaussures en allant chercher le
pain qui se trouve en face. Pitoyable vous vous dites. Moi aussi.
Va peut être falloir faire un
come back pour comprendre comment j’en suis arrivée là.
Zoum 1993. J’ai quatre ans, ma
mère me force à mettre des petites robes pour toutes les photos de classe. Je
suis propre, lavée et peignée. Et je sens bon. Comme toutes les gamines du
coin. Je comprends pas vraiment pourquoi les parents adorent que leurs gamins
semblent tout droit sortis de Sissi l’impératrice. Quand on connait un peu la
vie de Romy, vaudrait mieux ressemble à … hum. Bon en fait toutes les actrices
et chanteuses dépravées auxquelles je pense ont ou risquent de mal finir.
1996, c’est fini, je débute l’âge
rebelle, avant l’heure. J’ai des dents du bonheur et de lapin, je cumule. Même
que je m’amuse à passer les dents de la fourchette dedans. Je suis une grande
tige, genre la grande maigre, et il faut m’habiller chez Donaldson et compagnie
pour que j’ai un pantalon digne de ce nom qui ne traine pas. On s’en plaindra
pas, j’ai échappé à Kiabi. Qui m’a rattrapée quinze ans plus tard, c’est
toujours ça de sauvé. Je me fais une moche couette en plein milieu du crâne. Un
palmier qu’on appelait ça. Diantre. Et ma mère me laissait sortir.
En 1999, j’entre au collège, je
deviens accro aux queues serrées sans bosses. Sans bosses. J’étais
capable d’y passer trente minutes le matin s’il le fallait. Je commence à
découvrir Jennyfer et Pimkie. Veinarde. A l’époque trois pantalons me suffisent,
dont le fameux jean évasé délavé avec des paillettes de partout. En jean bleu.
Et en jean vert. Quand j’aime les trucs moches, je les aime vraiment à fond. Ce
que je veux, surtout, ceux sont des buffalos. Des hautes, des compensées. Comme
les pouffes que j’admirent tant. Ratés, j’aurais celles à flammes.
Fin 2003, le vent tourne.
J’achète mes pantalons deux tailles au dessus, une ceinture à clous et quelques
Tshirt moulants. On voit mes fesses quand je me baisse. J’écoute les Red hot et
Sum 41. Marilyn Manson suivra peu après.
En 2005, je rejoue 1977. Rangers,
écossais, kilt et Sid Vicious sont mon quotidien. Mes cheveux vireront au bleu,
au violet, et surtout à un magnifique rose. Je suis convoquée chez le CPE, qui
me demande de retirer « les feuilles de cannabis cousues sur mon
sac ». Comment ça ? Vous parlez de mes feuilles d’hérables, c'est le drapeau canadien ! Mon
Eastpak les a toujours.
A l’époque encore, les fringues
sont loin d’être ma préoccupation initiale. Je commence à aimer, mais j’aime
surtout chaparder, comme toute une chacune. Arrêtons de nous leurer, H&M et
Jennyfer ont perdu des millions et des dizaines de centaines d’employés ont été
virés à cause de nous, petites délinquantes. Bon je dis ça, heureusement y’a
prescription. Si si, c’est cinq ans. Sinon imaginez, un mandat d’arrêt lancé par Interpol. Le Canada signe mon extradition. Je finis en prison. M’en
fous m’évaderai.
Entrée dans une faculté
catholique. Le Eastpak sera sorti une fois avant de voir la tête tirée par mes
congénères. Heureusement, les cheveux ont été reteints quelques temps plus tôt
pour cause de championnat de France de GRS. Peu pratique qu’on me foute de la
bombe noire d’Halloween, je teste ma première coloration. Pour la première
fois, j’ai un budget à gérer, et je comprends vite que je préfère manger des
pâtes et faire les magasins. Lille marquera ma perte, l’institut catholique encore
plus. Je m’embourgeoise, j’ai des envie goûts de luxe, mais pas une tune pour les
payer. Heureusement, Longchamp ne sera pas passé par moi. C’est toujours ça.
Montréal, 2010. J’ai un budget
encore plus gros à gérer. Je décide de travailler à côté pour pouvoir continuer
à assouvir ma passion. Internet marque ma perte. En un clic je me retrouve avec
une commande incroyable. L’argent n’est pas matérialisé, sauf que le retour de bâton
est parfois un peu violent. Mais on s’arrange… Allez, les macarons au fromage
m’attendent.
Extra comme article, je pense que beaucoup de filles vont se reconnaitre là dedans ;)
RépondreSupprimerEt au fait, j'adore les boots fourrées au premier plan ! je crois que ça va être ma chaussure fétiche de l'hiver pour avoir chaud et ne pas me crouter à chaque coin de rue !
RépondreSupprimerdes zara tellement confortbls... et restees en france par manque de place -_-
RépondreSupprimerDommage :( tu en auras bien besoin cet hiver ;)
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